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Technique : Nouveau circuit, nouvelle page blanche…

Wednesday, 4 August 2021 08:48 GMT

En WorldSBK, il est rare que les équipes découvrent un tout nouveau circuit. Comment se préparent-elles à relever ce défi ? Steve English, commentateur du WorldSBK, répond…

Un tout nouveau circuit présente un nouveau challenge aux équipes du Championnat MOTUL FIM World Superbike. Ce week-end, à l’occasion du Round Tissot de République tchèque, l’Autodrom Most accueillera le paddock du WorldSBK pour la toute première fois. Et sur la voie des stands, les équipes devront toutes partir d’une page blanche, sans les données des éditions précédentes qui leur permettent de rester dans la course semaine après semaine. 
 
Ironiquement, les deux prochains rendez-vous de la saison se dérouleront sur de tout nouveaux circuits, Most suivi de Navarra, mais les teams Superbike ont choisi de ne pas effectuer de roulages en République tchèque. Cela veut dire qu’ils commenceront tous de la case départ, ce qui constitue une dynamique intéressante. Qui trouvera la solution le plus rapidement ? Quels pilotes dévoileront leurs secrets le plus tôt ? La hiérarchie restera-t-elle la même ou sera-t-elle bouleversée ?
 
L’avis des experts
 
Pour comprendre comment une équipe aborde un week-end comme celui-ci, Phil Marron, chef mécanicien de Toprak Razgatlioglu dans le clan Pata Yamaha, explique : « Pour être honnêtes, en amont de cette manche, nous avons essayé d’étudier. Cette épreuve est différente de celle d’Estoril l’an dernier, car nous n’avons pas l’expérience de l’équipe qui officie en Championnat du Monde d’Endurance. Nous avons quelques informations, comme les vitesses aux points de corde, mais ce n’est pas vraiment utile. »
 
« Quand nous sommes allés à Navarra pour les essais, nous avions déjà un schéma des rapports engagés d’un des membres de notre équipe qui s’était rendu là-bas par le passé. Nous avons pu trouver le bon réglage de la boîte de vitesses et ce n’était pas si mal. Pour un nouveau tracé, nous partons de notre réglage de base, mais après un tour à pied, nous l’ajustons si nous pensons que c’est utile. Ce ne seront pas des changements drastiques, mais nous pourrions avoir besoin de quelques modifications. Nous avons regardé beaucoup de vidéos de la piste pour la comprendre ! »
 
« Vous devez aussi savoir où vous devez être rapide, donc les rapports ne sont pas nécessairement liés à la vitesse de pointe. Parfois, on vise la performance, donc on veut tirer le maximum du moteur, et d’autres fois, on veut que la moto soit facile à piloter, qu’elle soit agréable, donc on la configure avec des rapports plus faciles. Cela dépend beaucoup du pilote, car certains n’ont pas peur de passer beaucoup de rapports, d’autres détestent ça ! »
 
Défi relevé
 
Comprendre le schéma de changement des rapports est un défi que l’équipe espère avoir résolu avant la FP1. Avec des braquets fixes en WorldSBK, les équipes doivent toujours faire des compromis d’une semaine à l’autre et ce sera le cas à Most.   Cependant, la diversité des circuits tout au long de la saison signifie que ce n’est pas un problème majeur et les équipes ont l’habitude d’utiliser des outils pour le châssis afin de trouver des solutions à ce problème en modifiant la longueur du bras oscillant.
 
La première séance d’essais sera donc consacrée à la mise au point de la boîte, mais ce travail pourra également être effectué lors de la séance de l’après-midi. L’électronique, toujours un facteur clé en WorldSBK, sera abordée dès la fin du premier run de la FP1, les équipes tentant d’utiliser au mieux leur temps en piste en réglant le taction control et le frein moteur après chaque sortie. Avec la piste qui évolue, il s’agit de s’ajuster vers un objectif en mouvement. C’est la même chose chaque semaine, mais les équipes savent aussi à quelle vitesse une piste « s’encrasse » au cours de la saison. Elles ne le sauront pas à Most, et ce n’est que plus tard dans le week-end qu’elles comprendront pleinement les conditions. 
 
Comment les pneus vont-ils intervenir ?
 
Le choix des pneus est devenu crucial en WorldSBK. Si vous pouvez vous chausser le pneu arrière SCX super-soft, cela peut être un gros avantage. La dernière fois, Jonathan Rea (Kawasaki Racing Team WorldSBK) a pu choisir ses pneus en fonction d’une fenêtre de température de piste très réduite, car Kawasaki savait exactement ce dont il avait besoin à Assen. Avec autant de variables en jeu, les équipes seront-elles en mesure d’obtenir suffisamment d’informations pour faire les bons choix pour la course ?
 
« Absolument, nous allons utiliser les séances d’essais selon le même schéma que d’habitude, explique Phil Marron. Nous ne connaissons pas l’état de la piste. Il se peut qu’elle soit extrêmement sale et que nous utilisions un jeu supplémentaire que nous n’avons pas prévu parce que nous nettoyons la piste, mais nous irons là-bas et nous utiliserons le matériel Pirelli standard que nous connaissons. Nous passerons les SC1 et SC0 en FP1 et nous verrons ce que la piste nous réserve avant de nous aventurer sur le nouveau matériel. »
 
Yamaha aura un autre atout dans sa manche en la personne de Nicolo Canepa, track analyst du constructeur, qui a récemment roulé sur le circuit et en connaît les moindres recoins. L’Italien est essentiel pour apporter un feed-back aux pilotes et Toprak Razgatlioglu (Pata Yamaha with BRIXX WorldSBK) et Garrett Gerloff (GRT Yamaha WorldSBK Team) sont assurés de profiter de cette expérience, tout comme Andrea Locatelli. 
 
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